[B900] Notizie/A - CfP: La réécriture de l’Histoire
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redazione a boll900.it
Lun 24 Dic 2012 13:26:28 CET
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BOLLETTINO '900 - Notizie / A, dicembre 2012
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SOMMARIO:
- CfP: Colloque international
"La réécriture de l’Histoire dans les romans de la postmodernité"
Université Aix-Marseille
14-15-16 novembre 2013
Scadenza: 15 février 2013
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Colloque – Université Aix-Marseille
14-15-16 novembre 2013
La réécriture de l’Histoire dans les romans de la postmodernité
Ce colloque traitera des œuvres littéraires de l’époque dite
postmoderne qui ont réécrit des événements de l’Histoire. Le sujet
s’insère dans un projet plus ample qui est né en 2010 à l’initiative
du GERCI de Grenoble 3.
Cette rencontre est en effet le volet conclusif d’une série de quatre
colloques internationaux ayant pour sujet le postmodernisme et
la postmodernité et comme objectif principal l’étude des pays
de langue romane. Les trois premiers se sont déroulés à l’Université
de Grenoble en 2010, à l’Université de Bordeaux en 2011 et à
l’Université de Coimbra en 2012.
Ces colloques sont le fruit de la collaboration entre le groupe
de recherche GIRLUFI (Ana Maria Binet), appartenant à l’EA AMERIBER,
et le Centre d’Etudes sur l’Italie de l’Université de Grenoble
(GERCI Martine Bovo-Romoeuf). Le Centre de Littérature Portugaise
de l’Université de Coimbra (Ana Paula Arnaut) a également participé
au projet de recherche de 2011. Lors de ces rencontres, les débats
se sont centrés essentiellement sur la réception du modèle
postmoderniste ; sur l’évaluation de la manière dont la notion
d’engagement est accueillie et pratiquée par les écrivains
postmodernistes ; et enfin sur l’idée de colonialisme et
postcolonialisme.
En 2013, le dernier épisode de ces rencontres sera organisé par
le centre de recherche CAER de l’Université Aix-Marseille et analysera
la notion de réécriture de l’Histoire dans la littérature de l’époque
dite postmoderne.
Le débat autour du roman historique :
En Italie, le roman historique est devenu un pilier de la littérature
après la publication de I promessi sposi d’Alessandro Manzoni : nous
assistons alors à la diffusion d’autres exemplaires plus ou moins
populaires.
Ce sous-genre a connu une grande fortune, mais il a été l’objet de
fortes controverses, pour plusieurs raisons. La notion même de roman
historique semble d’ailleurs une aporie. En effet l’Histoire prétend
tenir un discours vrai sur le passé, alors que le roman crée un
univers fictif. La définition même de roman historique est donc
ambiguë et le genre est difficile à définir puisque deux disciplines
n’ayant pas la même intention s’y trouvent juxtaposées.
Pour cerner l’identité du genre, la critique littéraire a souvent
cherché à l’analyser et, en Italie, déjà à partir du début du XIXe
siècle, des critiques se sont exprimés sur ce sujet. Dans la première
moitié du siècle, Piero Borsieri en a défendu la moralité, Achille
Mauri a essayé de lui donner des règles, alors que Paride Zaiotti
a condamné l’association « monstrueuse » d’Histoire et de fiction.
Ne se contentant pas d’être écrivain, Manzoni a endossé à maintes
reprises un rôle de théoricien. Dans le respect des faits historiques,
l’un des principes les plus importants pour Manzoni est la séparation
du réel et de la fiction. Selon lui, pour respecter la véridicité des
faits, les personnages historiques doivent être placés en arrière
plan, tandis que le développement de la diégèse est confié à des
héros fictifs. Les histoires littéraires de l’époque traitent aussi
de ce sujet : dans Storia della letteratura italiana (1870-1871),
De Sanctis analyse par exemple le différend né entre les romantiques
et les classicistes autour de la légitimité du genre.
Comme les exemples relatifs à l’Italie le démontrent, le débat sur le
roman historique est déjà important au XIXe siècle et son intérêt ne
diminue pas au XXe siècle, lorsqu’il prend un nouvel élan international
après la publication de l’essai de Lukacs, Le roman historique (1937).
Le genre continue d’exister, même si les expérimentations
avant-gardistes l’ont parfois relégué dans une position marginale.
Qu’en est-il du roman historique à l’époque postmoderne ? Des
critiques contemporains se sont posé la question, comme Margherita
Ganeri dans son ouvrage Il romanzo storico in Italia : il dibattito
critico dalle origini al postmoderno (1999).
La récupération postmoderne du genre :
On peut remarquer que parler de roman historique au temps de la
postmodernité acquiert une valeur ajoutée car c’est à cette époque
que la critique et la création littéraires recommencent à donner de
l’importance aux genres littéraires, après la vague structuraliste
qui les avait relégués au second plan.
Ainsi, le roman historique devient-il l’un des sous-genres les
plus pratiqués par les narrateurs contemporains et il ne serait
guère utile de dresser ici un catalogue des écrivains qui ont inscrit
leurs fictions dans un cadre historique. Ce qui nous intéresse est
de savoir quelles sont les règles adoptées par les auteurs de la
postmodernité. En Italie, c’est Il nome della rosa d’Umberto Eco
qui, en 1980, relance la fortune du genre, suivi par une grande
quantité d’épigones. Le corpus est donc important et présente de
nombreuses facettes et problématiques.
Roman, histoire et post-mémoire dans l’aire hispanique :
Dans le cadre d’une réflexion sur le renouveau des formes de réécriture
de l’histoire en lien direct avec la postmodernité, l’aire hispanique
offre un territoire particulièrement fertile. En effet, dans le
déferlement de « romans de la mémoire » de la Guerre Civile et
le succès sans précédent en Espagne des romans historiques entre
la fin des années 1980 et les années 2000, on peut lire une mutation
profonde de l’imaginaire romanesque contemporain, qui ambitionne
désormais de toucher le réel de l’Histoire à travers la fiction.
Ainsi, le motif de l’enquête en archive, de l’obsession documentaire,
les régimes d’hybridation des docu-fictions, permettent aux romanciers
espagnols d’explorer par des voies très diverses l’espace d’une
« post-mémoire » qui est une mémoire seconde, de générations qui
n’ont pas vécu directement un traumatisme historique, ou qui étaient
trop jeunes pour en être les acteurs conscients, mais qui en
éprouvent néanmoins les douleurs et surtout l’aliénation.
Nous questionnerons cet espace d’une littérature de la post-mémoire,
qui est en Espagne profondément liée à la postmodernité, puisque
la réécriture romanesque de l’Histoire s’y reconfigure comme une
mémoire traversée de récits fragmentaires, de souvenirs tronqués
ou refoulés. Par ailleurs, ces nouvelles formes de réécritures de
l’Histoire nous conduiront à nous interroger sur l’émergence
paradoxale dans le champ postmodernede la « fin de l’histoire »,
d’une scène fantasmatique où l’histoire ne finit jamais,
puisqu’elle se reconduit et se perpétue au-delà même de la
disparition des témoins directs et de ses acteurs principaux.
Enfin, dans ces réécritures multiples de l’histoire tragique de
l’Espagne au XXe siècle, le roman historique actuel ne donne-t-il
à lire l’envers de l’histoire contemporaine, c’est-à-dire une
critique documentée de tous les non-dits et de toutes les
compromissions éthiques et politiques de la construction
démocratique du post-franquisme ?
Roman, histoire et post-mémoire dans l’aire lusiste :
Au Portugal, on assiste depuis la fin des années 1960 au
développement d’une tendance expérimentale influencée à la fois
par la matérialité du texte et par le structuralisme et ayant
gardé le goût des surréalistes pour la liberté métaphorique et
imaginaire de la langue. Saramago s’impose dans les années 1980
avec des romans qui entraînent inlassablement le lecteur du
réel au fantastique, du connu au surnaturel, en le confrontant
à la réalité multiple et contradictoire dans une plénitude
d’allégories proche du réalisme magique. Cet écrivain présente
à travers son œuvre des caractéristiques qui n’ont que rarement
été interprétées à la lumière du postmodernisme, peut-être
parce que le débat théorique et littéraire est encore un
terrain vierge.
Problématiques liées au colloque :
Déjà sur un plan philosophique, la fin de l’Histoire proclamée
par le postmodernisme pose des questions : comment lire
l’Histoire au moment où on prétend sortir de cette réalité
et comment peut-on se situer dans un post absolu ?
Quels sont les paramètres avec lesquels on relit l’Histoire ?
L’approche de la gnosis postmoderne annonce de plus la
déstructuration du sujet et de l’objet de la connaissance,
ce qui met en crise les paramètres de la perception du réel.
Le premier aspect que ce colloque propose d’observer concerne
la référence à l’Histoire qui n’est plus une référence aux
faits historiques, mais à l’écriture de l’Histoire : celle-ci
devient transmission d’événements par le biais de l’écriture.
Dans ce sens, l’Histoire est une fiction, une convention
littéraire basée sur l’intertextualité et sur l’interposition
des livres. En considérant cet aspect normatif, notre colloque
accueillera des réflexions sur les différentes formes
du récit historique.
Enfin, le roman historique postmoderne change-t-il vraiment
par rapport à celui de la modernité ? Est-il seulement une
version parodique du genre de la modernité ? Prend-il l’Histoire
comme prétexte pour atteindre le public des masses ou bien
offre-il des réflexions sur l’Histoire et des relectures des
faits historiques ?
Notre colloque propose de faire un examen des pratiques
d'écriture et de réécriture visant à corriger une vision
officielle de l'Histoire et à compléter par la fiction une
historicisation remise en question, mais qui par son effritement
met en lumière des aspects jusqu'alors inattendus.
D’autre part, on essaiera de comprendre dans quelle mesure
la réécriture de l'Histoire à l’époque postmoderne constitue
un procédé qui entend non seulement briser la perception
événementielle elle-même mais aussi exprimer un doute quant
à l'impossibilité de restituer une vision du réel
dans sa totalité.
Le cas italien ne sera pas notre seul centre d’intérêt :
notre analyse tiendra compte aussi des expériences des autres
langues romanes.
Les contributions du colloque seront en français (de préférence),
mais aussi en italien, en espagnol, en portugais et en anglais.
Envoyer les propositions définitives de communication
(abstract de 20 lignes max.) avant le 15 février 2013 à
stefano.magni a univ-amu.fr
Stefano Magni
CAER – Université Aix-Marseille
Comité scientifique :
Membres du CAER : Stefano Magni, Pascal Gandoulphe, Gérard Gomez,
Carmela Lettieri, Théa Picquet, Perle Abbrugiati, Claudio Milanesi,
Dante Barrientos Tecùn, Agnès Delage.
Membres externes : Matteo Di Gesù (Palerme), Ugo Perolino (Pescara),
Monica Jansen (Utrecht), Ana Paula Arnaut (Coimbra),
Martine Bovo (Grenoble), Ana Binet (Bordeaux)
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Electronic Newsletter of '900 Italian Literature
Notizie/A, dicembre 2012. Anno XVIII, 6.
Direttore: Federico Pellizzi
Redazione Newsletter: Michela Aveta, Daniele Borghi,
Eleonora Conti, Anna Frabetti, Monica Jansen, Giuseppe Nava,
Michele Righini, Saverio Voci.
Dipartimento di Filologia classica e Italianistica
dell'Universita' di Bologna,
Via Zamboni 32, 40126 Bologna, Italy,
Fax +39 051 2098595; tel. +39 051 2088378.
Reg. Trib. di Bologna n. 6436 del 19 aprile 1995.
ISSN 1124-1578
http://www3.unibo.it/boll900/
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